COMMENT DEVENIR PATRON SUR LA VAUDOISE

Interview d'un jeune Patron: Christophe Chevillard

Le plus jeune Patron de la Confrérie des Pirates d'Ouchy explique...

Assurer la relève dans une association telle que la Confrérie des Pirates d’Ouchy et plus particulièrement au sein de l’équipe des navigants, équipiers et patrons, est essentiel pour garantir la pérennité de l’organisation et maintenir la continuité des activités et des buts assignés, notamment la navigabilité de la Vaudoise.
Si par ailleurs nous avons évoqué la recherche et la formation des équipiers, il est un chapitre des plus importants, celui de la relève des Patrons.

 Le Patron doit être au bénéfice d'un permis de bateaux pour transport professionnel de passagers en bonne et due forme leur permettant de naviguer sur une barque à voiles latines. Marins aguerris avec une connaissance parfaite des techniques et des conditions de navigation sur le Léman, ainsi que sur la Vaudoise, ils sont à la tête d'un équipage de sept équipiers sans lesquels la Vaudoise ne naviguerait pas. Les Patrons sont responsables de la barque, de l'équipage et bien entendu des passagers. Une responsabilité parfois lourde lorsqu'il s'agit d'analyser les conditions météorologiques pour valider une sortie. Dans leurs décisions, les Patrons sont "seuls maîtres à bord".

Voilà pour une définition succincte, mais comment devient-on Patron d’une barque ? Pour répondre à cette question, nous l’avons posée à l’un des derniers Patrons à avoir obtenu son permis et aussi le plus jeune de l’histoire de la Confrérie, Christophe Chevillard ; il nous explique…

Les compétences techniques et réglementaires

Certes, il y a les aspects purement techniques. L’apprentissage de la technique de navigation, aussi bien théorique que pratique, de la connaissance de la voile latine, la connaissance de la barque, de sa construction, de sa de la navigabilité, des manœuvres. Mais encore de la propulsion à voile ou à moteur, de la barre, de la météorologie, de la lecture et la sensibilité à l’élément liquide, le lac. A cela s’ajoute la sécurité, la connaissance de la signalisation. Tous ces éléments font partie de l’apprentissage de l’équipier qui, durant les deux premières années d’aspirant puis, dans les deux à trois années de navigation suivantes représentent déjà plus d’une cinquantaine de sorties sur l’exigence minimale de 75 exigée pour le futur Patron.
C’est au cours de ces années que l’autre aspect primordial qualifiant d’un futur Patron sera évalué.    

Les connaissances humaines
Si l’équipier doit être habile de ses mains et mettre son potentiel intellectuel au service du matériel et de la technique, le Patron est le gestionnaire d’une équipe, d’un groupe répondant à ses injonctions et à ses décisions. La qualité première d’un Patron est donc celle de la compréhension et la direction de ses équipiers. Il doit être le meneur, le chef. En tant que Patron, il est responsable de son équipage à bord, démontrant des compétences en communication, en gestion du temps, il a la capacité de la prise de décisions rapides, efficace et responsable. Il apprécie au mieux et au plus vite la situation tant technique qu’humaine.

Les évaluations

Une première évaluation sera faite eu sein même des équipiers navigants basée sur les éléments décrits ci-avant, mais auxquels on ajoutera celui de la passion et de la volonté que montrera le futur Patron pour ce nouvel échelon. Sans passion, on ne peut pas apprendre, dit-on.
Puis, l’évaluation passera par les 25 sorties aux commandes de la Barque aux côtés d’un Patron expérimenté, complétant les sorties accomplies préalablement en qualité d’équipier.

L’examen théorique, procédé par le SAN – Service des Automobiles et de la Navigation, viendra ensuite enclencher le processus d’obtention du permis avant qu’intervienne l’examen pratique à bord de la Vaudoise.

Une dernière question à Christophe Chevillard…

Y a-t-il des candidats potentiel au sein de l’équipage ? Oui, sans aucun doute. Mais il ne faut pas négliger la recherche de la relève et continuer d’étoffer les rangs des équipiers, car c’est parmi eux que l’on trouvera les patrons du futur qui assureront la pérennité de la navigation de la Vaudoise. Elle en vaut tellement la peine !