La Conquête du Pays de Vaud par les Bernois
Au début de la Réforme, Berne est en phase d'expansion et cherche à étendre son influence à l'Ouest en exploitant la faiblesse de la Maison de Savoie qui règne, entre autres, sur le Pays de Vaud et le comté de Genevois (qui ne comprenait pas la ville de Genève).
À la même époque, Genève est en conflit avec son évêque, qui est soutenu par le duc de Savoie. Bernois et Genevois partagent donc les mêmes sentiments anti-savoyards, ce qui les conduit à conclure un traité de combourgeoisie en 1526.
La situation évolue lorsque, en 1536, les Bernois décident de prendre des mesures pour prévenir ce qu'ils voient comme une tentative de prise de contrôle de la Savoie par la France. Ils envahissent le Pays de Vaud, le Chablais et le Pays de Gex et entrent dans le Genevois. Fribourg et Valais, qui rejoignent l'expédition plus tard, se partagent ces conquêtes avec Berne qui obtient la part du lion.
Genève conserve son indépendance mais Lausanne, qui est aussi liée à Berne par un traité de combourgeoisie, et le Pays de Vaud tout entier deviennent des sujets bernois.
Occupation de Vaud par les Bernois, 1536-1798:
Ce qu'ils ont fait et ce qu'ils n'ont pas fait.
Après cette conquête, Berne impose immé-diatement la religion réformée dans ses nouvelles possessions. C'est dans ce contexte que Lausanne et Genève deviennent l'épicentre du protestan-tisme francophone.
Durant la période d'occupation bernoise, des générations de diplomates, de généraux et d'intellectuels ont apporté leurs commentaires sur la tutelle exercée par Leurs Excellences de Berne. Leurs Excellences désignaient plus précisément le conseil de la ville de Berne, au nombre de deux cents bourgeois environ, regroupés en plusieurs instances gouvernantes.